Aux jardins de Kévin

Aux jardins de Kévin,
Venez nombreux à l’ouverture des jardins de Kévin. Choix incomparables de végétaux exotiques et parfois même endémiques. Ce marché aux fleurs est le reflet de l’âme du petit Kévin qui vient de fêter ses quatre ans et qui aime les végétaux au point d’en avoir fait son futur métier. La large gamme de plantes fleuries ainsi que des végétaux à feuillage très attractif vous séduira.
En effet, ici à Madagascar on n’a nul besoin de déclarer l’ouverture d’un magasin ou d’une entreprise car chacun a le droit de gagner sa vie comme il l’entend sans être empêtré dans une paperasse inutile et des impôts destinés à engraisser des politicards de tous bords.
Le petit Kévin sait déjà qu’il faut de la terre végétale pour y semer, bouturer et planter les nombreuses variétés de plantes dont énormément d’orchidées et d’autres fleurs qui sont plutôt rares sous les latitudes nordiques.
Ici il suffit d’acheter des bidons en plastique d’huile de palme vides à raison d’environs 0,30 € le bidon, de le couper en deux et d’y découper deux trous dans le fond pour éviter une stagnation d’humidité et d’y mettre de la terre végétale mélangée à de la bouse de zébu séché pour que toutes les plantes s’y trouvent à l’aise en exhibant des fleurs en abondance.
Bien entendu le petit Kévin attend encore son premier client car ici avant de décorer son environnement la plèbe préfère se consacrer à garnir sa marmite de riz. En effet, Madagascar étant un des pays parmi les plus pauvres au monde avec un PIB par habitant d’environs 250 € soit un revenu mensuel d’un peu plus de 20 €. Le budget consacré à son environnement est donc pratiquement nul.
Mais paradoxalement c’est dans ce pays que j’ai aperçu le plus de véhicules du genre Hummer, Range Rover et autres Porsche Cayenne très gourmands en carburant. Quant aux hommes politiques, ils ne jurent que par les Toyota Prado ou Land Cruiser dont le prix de revient varie aux alentours de 50 000 € car les frais de douane ainsi que l’acheminement jusqu’au pays n’est pas gratuit.
Enfin, je souhaite simplement pour le moment lui enseigner que le travail désintéressé peut même amener à la fortune…  du moins, c’est tout le mal que je lui souhaite.